L’Assemblée
Générale annuelle de l’AFDET13
placée sous le haut Patronage de
Monsieur leRecteur de l’Académie d’Aix-Marseille Chancelier
des Universités
Monsieur Jean-Paul de GAUDEMAR s’est déroulée le mercredi
18 février 2009 auCercle
Militaire de Garnison
Fort Ganteaume
2 rue Charles Livon
13007 MARSEILLE.
CONFERENCE
TENUE
LORS DU DÎNER DEBAT DU 18 février 2009
par
Monsieur Jean AUROUX
Ancien
Ministre du Travail, des Transports,de l'Energie et de l'Equipement
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"LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET L'ENTREPRISE"En
tant qu’ancien Ministre Monsieur Auroux a une parfaite connaissance
du monde de l’entreprise dont il a pu découvrir les différentes
branches (énergie, transports routiers, ferroviaires, aériens,
BTP etc). La vie en entreprise ne lui est pas étrangère
non plus, grâce aux relations qu’il a entretenues avec les
partenaires sociaux au Ministère du Travail.
Il existe en France 26 millions d’entreprises, toutes différentes,
1,5 millions d’entre elles n’ont pas de salariés.
Par conséquent, les différentes mesures qui sont prises,
ne sont pas toujours adaptables, à toutes les entreprises.
Par un bref historique, M ;Auroux nous rappelle que depuis l’antiquité,
la production et le commerce existent.
Alors que la France était un pays essentiellement rural, les progrès
de l’agriculture, de la démographie et de l’urbanisation,
ont provoqué l’apparition des premiers hommes d’affaires.
A partir du XVII° siècle les marchands recrutent une main d’œuvre
rurale, moins soumises aux corporations qu’en ville.
La main-d’œuvre est regroupée sur un seul site. Les
besoins croissants de capitaux font apparaître une nouvelle approche
du capital et de la propriété.
Les sociétés anonymes fondées sur l’actionnariat,
font leur apparition et à la fin du XIX° début du XX°
siècle, se développent des entreprises de plus en plus puissantes.
Toutefois, le secteur privé s’est trouvé dans l’obligation
de composer avec le secteur public national et local, et, avec l’économie
sociale : les coopératives, les associations, les mutuelles,
les fondations etc , l’ensemble comprenant environ 2 millions d’employés
soit 10% du PIB. Les structures où le capital ne peut être
partagé, pourraient connaître un nouvel essor.
Dans le secteur privé, les actionnaires ont conquis des pouvoirs
économiques, dans des sociétés « apatrides » ;
ce sont des personnes extérieures à l’entreprise
qui en maîtrisent le destin « celui qui en pèse
plus que celui qui faut ».
L’attrait des métiers et de la formation professionnelle
pose le problème de la représentation que les jeunes s’en
font. En effet, le salaire, les conditions de travail, les perspectives
de carrière pèsent dans leur choix.
Autrefois dans les sociétés rurales, les enfants voyaient
travailler leurs parents, alors qu’aujourd’hui il est rare,
dans les villes que les jeunes voient évoluer leurs parents sur
leur lieu de travail, d’où la méconnaissance de leur
métier.
Les stages en entreprise ont leur utilité, mais une éducation
pluraliste à l’économie serait nécessaire,
car notre pays manque d’une culture économique.
Le changement culturel de la société s’est fait sentir
après les deux guerres mondiales, avec la mise en place d’une
société d’individus de plus en plus fascinés
par la consommation.
Au cours des années 60 l’individu devient de plus en plus
autonome.
Les affrontements de 1968 ont une influence sur la gestion des entreprises.Concernant
la formation professionnelle de nombreuses évolutions sont apparues ;
notamment :
- création des I.U.T. qui fonctionnent
très bien.
- validation des acquis de l’expérience
(VAE).
En matière de formation bien entendu, il faut être très
exigeant sur les fondamentaux, ce qui signifie aussi, qu’il faut
apprendre à apprendre.
Il faut apprendre aux jeunes à se sentir citoyen aussi bien sur
le plan civique, économique et écologique. Lui apprendre
à ouvrir les yeux sur le monde et sa diversité, et lui rappeler
qu’il existe des formations à la coopération entre
les états.L’enseignant doit être attentif à
toutes les classes qui lui sont confiées et adapter sa pédagogie.
Certaines pratiques peuvent être mises en place, comme la création
d’entreprises fictives où les jeunes pourront connaître
tous les documents, qu’ils auront à utiliser dans leur vie
professionnelle.
Un travail peut être mené avec l’ANPE, les régions,
l’éducation nationale, pour éventuellement former
des professeurs (y compris dans les prisons).
Une initiative vient d’être tentée en région
Rhône-Alpes, par la création d’un service public régional
de la formation, qui peut aller jusqu’à des contrats territoriaux
« emploi-formation » pouvant ouvrir l’accès
à l’emploi.Monsieur Jean Auroux, dans un langage simple et
clair, a su captiver l’assistance très nombreuse, en nous
décrivant la situation de manière réaliste mais positive.
D’ailleurs à la fin de la soirée, nombreuses ont été
les questions posées.