Retour
ASSEMBLEE GENERALE du mercredi 24 mars 2010

L’Assemblée Générale annuelle de l’AFDET13
placée sous le haut Patronage de
Monsieur leRecteur de l’Académie d’Aix-Marseille Chancelier des Universités
Monsieur Jean-Paul de GAUDEMAR s’est déroulée le mercredi 18 février 2009 au
Cercle Militaire de Garnison
Fort Ganteaume
2 rue Charles Livon
13007 MARSEILLE.

CONFERENCE

TENUE LORS DU DÎNER DEBAT DU 24 mars 2010
par
Monsieur Frédéric WACHEUX

Directeur du Centre d'Etudes et de Recherches sur les qualifications Ancien Recteur de Guyane et Chancelier des Universités

Directeur des services départementaux de l'Education Nationale

 

 

    D’emblée M.WACHEUX nous précise qu’il est très difficile de faire des prévisions, car en premier lieu la question est de savoir si l’Education Nationale doit former des personnes qui disposent de compétence, ou un service éducatif correspondant à l’économie. La question n’est pas aussi simple qu’il y paraît.  

Il est nécessaire de prendre en compte la mondialisation environnementale et la normalisation qui en découle, qui s’impose à tous les partenaires du marché. Cette normalisation existe également dans l’enseignement supérieur. Dans les écoles de commerce ou les universités on définit quel type d’enseignement, qu’elle évolution pour entrer dans le moule industriel. Il faut rester attentif à ce que font d’autres pays ; la mondialisation a conduit l’Europe à créer de nouvelles normes dans tous les domaines.

On ne peut pas non plus minimiser le niveau de concurrence qui a changé et qui est devenue une concurrence de territoire.  

On a modifié les systèmes et les valeurs, il faut reconnaître qu’un peu plus de décentralisation aurait permis d’éviter certaines dérives. Il faut admettre aussi, que la France est un pays moyen qui ne représente plus que 1% de la population mondiale, et qu’elle appartient à un environnement où les règles sont établies au niveau européen. Elle est obligée de s’adapter à un nouveau payage, et doit être très attentive à ce qui se passe ailleurs.

  Le système de flexibilité qui a été mis en place est différent de celui qui existe en Allemagne et en Angleterre, car c’est une flexibilité de génération ; les jeunes d’abord qui doivent attendre l’âge de 28 ans avant d’obtenir un CDD, et les seniors qui sortent beaucoup trop tôt du système actif. Ces difficultés iront en augmentant, car le nombre de seniors va aller croissant.  

Aujourd’hui les jeunes de BAC -3 à BAC + 3, ont un avenir très difficile. Tous les ans 150 000 jeunes sortent sans diplômes. On ne peut pas accepter de tels chiffres ; quelque chose ne va pas dans le système éducatif français, qui laisse un trop grand nombre de jeunes sur le bord de la route, avec un avenir complètement fermé.

On peut imaginer d’augmenter le niveau de qualification, afin que les jeunes aient davantage de compétences.

On suggère la mobilité et de changer plusieurs fois de métier au cours de sa vie, mais ne change pas de métier qui veut. Il faut former les personnes à un nouveau métier et leur apprendre à apprendre.

  L’embauche se fait sur des critères bien précis, avec une spécialisation en adéquation exacte avec le poste. Le système éducatif n’est pas ainsi, et ne sera plus valable demain.

Les entreprises s’organisent d’une certaine manière plus ou moins spécialisée sur les métiers, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur le système éducatif.  

Aujourd’hui, pour aller sur les marchés mondiaux et prendre des décisions on a besoin d’une élite très formée, polyvalente, polyglotte peu nombreuse, et d’une multitude de personnes moyennement formées pour l’exécution.  

Aujourd’hui, les entreprises françaises ont beaucoup trop une attitude de consommateur, vis-à-vis du système éducatif ; elles ne prennent pas le temps d’adapter les personnes à l’emploi ; elles ont des exigences sur l’âge, la formation, les diplômes, or aujourd’hui aussi on trouve de nombreux diplômés au chômage.

  En France on laisse de côté des diplômés (lettres, philo, sociologie) qui pourraient très bien s’adapter dans d’autres disciplines et faire de grandes carrières. Les références doivent se baser sur le socle de compétences, comme cela se fait en Angleterre. Il est nécessaire de développer l’apprentissage et renforcer les liens, aujourd’hui trop faibles, entre l’enseignement et l’entreprise.  

Il reste à savoir si le système éducatif français est trop centralisé, et savoir où se trouve le bon niveau de décision. Un choix avait été fait vers les Régions, mais au niveau régional, les partenaires sont trop peu impliqués dans les plans de formation ; il faudrait arriver à créer une carte des emplois directs dans la région, afin de mettre en adéquation la spécificité des emplois du secteur, avec la formation.  

Il faut tenir compte des bassins d’emploi ; la région peut apporter sa contribution à l’amélioration de l’emploi, en essayant d’adapter le système de formation à la structure du territoire, ou faire le choix de donner à toutes les personnes toutes ces formations.

En France on a fait la confusion entre professionnalisation et spécialisation. La plupart des professionnels spécialisés ne travaillent que dans le domaine de leur spécialisation.

  Les entreprises n’investissent pas assez dans les filières où il y a des gens exceptionnels.

  Il serait intéressant d’avoir un discussion pour aider les universitaires à se professionnaliser, et si l’on arrivait à encourager les entreprises à consacrer une première année à l’insertion, on pourrait booster le système français en se posant la question d’adaptation de la formation à l’emploi.

Aujourd’hui la conjoncture est mauvaise et forcément l’insertion plus difficile.  

La licence professionnelle est un projet intéressant qui commence à porter ses fruits, puisque des formations ont été créées en IUT où l’on recrute.

Aujourd’hui un BAC professionnel doit conduire à un BTS et UIT ; la rénovation du bac technologique va amener plus de jeunes vers l’enseignement supérieur.  

Cet état des lieux, même s’il a pu paraître quelque peu pessimiste, mais en reflétant bien la situation actuelle, a été très apprécié des 130 personnes présentes, et a pu alimenter des conversations animées autour des tables.

  Encore une soirée passionnante à porter à l’actif de l’AFDET.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut
de
page

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut
de
page

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut
de
page

Retour